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Des déserts d’Arabie aux montagnes d’Afrique, en passant par les forêts d’Europe, la géomancie a su s’imprégner des cultures locales pour mieux s’adapter à leurs besoins et aspirations. Alors, accrochez-vous, le voyage commence maintenant !

L’Arabie, berceau de la géomancie

C’est en Arabie que tout commence. Oui, oui, cette terre aride, où les dunes du désert dessinent des figures géomantiques à chaque coup de vent. Ilam al-Raml, c’est le nom donné par les Arabes à cette science divinatoire. Ilam al-Raml signifie littéralement « la science des sables ». Là-bas, les chameliers, les marchands et les poètes se livraient à cet art millénaire.

La légende raconte que le prophète Idris, aussi connu sous le nom d’Hermès Trismégiste, aurait enseigné la géomancie aux hommes. Lui-même aurait reçu cette connaissance d’Allah, par l’intermédiaire de l’ange Djibril. La géomancie arabe est ainsi fortement teintée de mysticisme et d’influences astrologiques.

Les figures géomantiques traditionnelles se composent de points, appelés « témoins », qui représentent les éléments (feu, air, eau, terre). La combinaison de ces points permet de déterminer la réponse du divin à une question posée. C’est donc là que l’essence de la géomancie prend racine, et c’est de là qu’elle s’est répandue dans le monde entier.

Méthode de tirage

En Arabie, la géomancie est pratiquée sous le nom d’Ilm al-Raml, qui signifie « science des sables ». Pour réaliser un tirage, le praticien trace un nombre aléatoire de points dans le sable ou sur une surface plane, puis les regroupe par paires. Les points impairs qui restent forment la première figure géomantique. Le processus est répété trois autres fois pour obtenir les trois figures suivantes, appelées « mères ».

Figures et signification

Dans la géomancie arabe, il existe 16 figures de base, chacune composée de quatre lignes de points. Les figures portent des noms arabes, tels que « Al-Aziz » (le puissant), « Al-Qari » (le lecteur) ou « Al-Khunsa » (l’hermaphrodite). Les figures représentent différents aspects de la vie, tels que la santé, les relations, la prospérité ou les obstacles.

Interprétation et méthodes d’analyse

L’interprétation des figures géomantiques dans la géomancie arabe repose sur des techniques précises, telles que l’addition, la soustraction ou la multiplication des points pour déterminer les relations entre les figures. Les praticiens utilisent également des méthodes d’analyse plus complexes, comme la « révolution des témoins » ou la « doctrine des réconciliateurs », pour approfondir leur compréhension du tirage.

L’Afrique, terre de contrastes et de métissages géomantiques

L’Afrique, ce continent aux mille facettes, a également su développer une pratique de la géomancie bien à elle. En Afrique de l’Ouest, la géomancie est pratiquée sous le nom de « fa » ou « ifa ». Ce système divinatoire est étroitement lié à la religion traditionnelle yoruba et à la culture vaudou.

Au cœur de cette pratique, on trouve le babalawo, le prêtre qui interroge les dieux pour obtenir des réponses aux questions posées. Il se sert d’une chaîne divinatoire, appelée « opele », composée de huit coquillages ou noix de kola. En agitant l’opele, le babalawo génère une combinaison de figures qui lui révèle les secrets de l’univers.

Plus au sud, dans la région du Congo, on trouve une autre forme de géomancie, le « kilumbu ». Cette pratique est axée sur la résolution de conflits et l’harmonisation des relations sociales. Le devin, appelé « nganga », utilise des petits objets, tels que des pierres ou des coquillages, pour créer un diagramme représentant les forces en présence. Le nganga lit ensuite les figures géomantiques pour déterminer les causes du désaccord et proposer des solutions adaptées.

Ces différentes pratiques africaines de la géomancie ont en commun une forte dimension spirituelle et une connexion profonde avec les ancêtres et les forces de la nature. Elles montrent à quel point la géomancie peut être malléable et s’adapter aux croyances locales.

Méthode de tirage

En Afrique de l’Ouest, la géomancie est connue sous le nom de « fa » ou « ifa ». Le prêtre (babalawo) utilise une chaîne divinatoire appelée « opele », composée de huit coquillages ou noix de kola. En agitant l’opele, le babalawo génère une combinaison de figures, qui lui révèle les secrets de l’univers.

Figures et signification

La géomancie africaine de l’Ouest repose sur un système de 256 figures appelées « odu ». Chaque odu est associé à un ensemble de mythes, de proverbes et de chants qui véhiculent des enseignements moraux et spirituels. Les odu sont également liés aux forces de la nature, aux animaux et aux ancêtres, reflétant ainsi la cosmologie africaine.

Interprétation et méthodes d’analyse

Dans la géomancie africaine de l’Ouest, l’interprétation des odu est basée sur une connaissance approfondie des mythes, des proverbes et des chants qui leur sont associés. Le babalawo doit être capable de contextualiser ces enseignements et de les appliquer à la situation spécifique de la personne qui consulte. L’analyse du tirage peut également inclure des sacrifices rituels, des offrandes ou des prières pour apaiser les esprits et obtenir leur aide.

La géomancie européenne, un héritage médiéval

Au Moyen Âge, la géomancie prend racine en Europe, où elle se mêle aux savoirs antiques et aux influences arabes. Grâce aux traductions des textes arabes réalisées par des savants tels qu’Hugues de Santalla, Gérard de Crémone et Robert de Chester, la géomancie gagne en popularité parmi les érudits européens.

Au cœur de la géomancie européenne se trouve le « jugement », un diagramme composé de 16 figures géomantiques disposées en quatre rangées. Le jugement est construit en générant d’abord quatre figures mères, qui engendrent ensuite quatre figures filles, puis quatre figures nièces et enfin un juge et un témoin. Chaque figure porte un nom latin, comme « Puer », « Fortuna Major » ou « Conjunctio », et correspond à un symbole astrologique.

De nombreux traités géomantiques fleurissent durant le Moyen Âge, parmi lesquels le « Liber Geomantiae » de Gérard de Crémone, le « De Geomantia » d’Hugues de Santalla et le « De Figuris Geomantiae » d’Henri de Mayence. Ces écrits, souvent illustrés de magnifiques enluminures, témoignent de l’engouement pour cette science divinatoire au sein des élites européennes.

La géomancie européenne se caractérise également par une dimension pratique et rationnelle, qui la distingue des pratiques africaines et arabes. Les devins européens s’appuient sur des règles et des méthodes précises pour interpréter les figures et établir des prédictions.

Méthode de tirage

En Europe, la géomancie est fortement influencée par les traditions arabes et médiévales. Pour effectuer un tirage, le praticien génère quatre figures géomantiques appelées « mères », en utilisant diverses méthodes aléatoires, comme le jet de dés, le lancer de cailloux ou le traçage de points sur du papier.

Figures et signification

La géomancie européenne utilise également 16 figures de base, similaires à celles de la géomancie arabe, mais portant des noms latins, tels que « Puer » (le garçon), « Fortuna Major » (la grande fortune) ou « Conjunctio » (la conjonction). Chaque figure correspond également à un symbole astrologique, créant ainsi un lien entre la géomancie et l’astrologie.

Interprétation et méthodes d’analyse

L’interprétation des figures géomantiques dans la géomancie européenne s’appuie sur des règles et des méthodes précises, héritées des traités médiévaux. Le praticien construit un diagramme appelé « jugement », composé des quatre figures mères, des quatre figures filles, des quatre figures nièces, d’un juge et d’un témoin. Chaque figure est analysée en fonction de sa position dans le jugement, de sa correspondance astrologique et de ses relations avec les autres figures.

Synthèse : Points communs et différences entre les géomancies arabe, africaine et européenne

Bien que les méthodes de tirage, les figures et les techniques d’interprétation varient entre la géomancie arabe, africaine et européenne, on peut dégager quelques points communs et différences.

  • Points communs : Toutes les géomancies s’appuient sur un système de figures géomantiques et des méthodes aléatoires pour générer ces figures. De plus, elles partagent une vision du monde dans laquelle les forces de la nature, les esprits et les énergies invisibles jouent un rôle central.
  • Différences : La géomancie arabe et européenne partagent de nombreuses similitudes dans les figures et leurs significations, tandis que la géomancie africaine se distingue par son système d’odu et sa forte dimension spirituelle et mythologique. Les méthodes d’interprétation varient également, avec une approche plus rationnelle et systématique en géomancie arabe et européenne, et une approche plus contextuelle et intuitive en géomancie africaine.

L’Asie, un melting-pot géomantique

En Asie, la géomancie revêt des formes diverses et variées, reflétant la richesse culturelle de ce vaste continent. De la Chine au Japon, en passant par l’Inde et l’Indonésie, la géomancie s’adapte aux croyances et aux traditions locales pour mieux les servir.

En Chine, la géomancie prend la forme du « feng shui », un art ancestral visant à harmoniser les énergies du ciel et de la terre. Le feng shui repose sur les principes du « qi », l’énergie vitale, et du « yin et yang », les deux forces opposées et complémentaires qui régissent l’univers. Les maîtres feng shui utilisent des instruments tels que la boussole « luopan » et le carré magique « lo shu » pour déterminer les dispositions favorables à la circulation du qi.

Au Japon, la géomancie se nomme « kansho » et est étroitement liée à la religion shintoïste. Les praticiens du kansho cherchent à déterminer les lieux propices pour ériger des sanctuaires et des habitations, en accord avec les kami, les divinités de la nature. Ils utilisent pour cela des techniques semblables à celles du feng shui, mais adaptées aux spécificités culturelles japonaises.

En Inde, la géomancie se manifeste sous la forme du « vastu shastra », un ensemble de règles architecturales et d’aménagement de l’espace fondées sur les principes du dharma et de l’astrologie védique. Le vastu shastra vise à créer un équilibre entre les cinq éléments (terre, eau, feu, air, éther) et à favoriser la prospérité et le bien-être des occupants d’un lieu. Les praticiens du vastu shastra recourent à des méthodes complexes, mêlant géométrie sacrée et astrologie, pour déterminer les orientations et les proportions idéales des bâtiments.

En Indonésie, la géomancie se retrouve dans la pratique du « pawukon », un calendrier rituel balinais basé sur des cycles de 210 jours. Le pawukon sert à déterminer les jours propices aux différentes activités, telles que les mariages, les récoltes ou les cérémonies religieuses. Les devins balinais, appelés « penghulu », interprètent les cycles du pawukon pour établir des prédictions et des recommandations.

Ces différentes pratiques asiatiques de la géomancie témoignent de la capacité de cet art divinatoire à s’inscrire dans des contextes culturels variés et à répondre aux besoins spécifiques de chaque société.