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Dans l’attente des délais légaux avant l’emménagement, en instance de divorce, difficultés à trouver un nouvel appartement, ou simplement pour préserver les apparences, différentes raisons peuvent amener un couple fraîchement séparé à continuer leur cohabitation. Si chez certains cette période permet de faire le deuil de la relation pour mieux partir et rester en bons termes, cette situation n’apporte qu’un nouveau lot de difficultés et d’interrogations chez d’autres, jusqu’à rendre la vie insoutenable. Vos témoignages.

De très bons souvenirs

Vivre ensemble tout en étant séparés n’est pas une décision anodine, bien au contraire. Elle doit convenir aux deux personnes et celles-ci doivent s’habituer à un nouveau rythme de vie. Pour cette décoratrice, la cohabitation avant la séparation s’est passée dans de très bonnes conditions et lui a même laissé de bons souvenirs. Après dix ans de vie commune, ils ont décidé de se séparer d’un commun accord faute de ne pas partager les mêmes aspirations quant à l’avenir, mais ont contraints de continuer la vie commune pendant encore trois mois. Contrairement à ses appréhensions, cette petite cohabitation a été salutaire pour leur relation. Ils ont pu mieux se préparer à l’idée d’être définitivement séparés et leur relation a pris une tournure plus légère, plus sereine, mais également complice. Ni l’un ni l’autre ne ressentait plus la culpabilité de retenir l’autre dans une vie qui ne lui convenait pas et la question de devoir trouver un terrain d’entente pour l’avenir ne se posait plus.

Une séparation plus « douce »… mais que pour l’autre

Continuer la cohabitation après la séparation est une décision très difficile, certainement plus difficile que la séparation elle-même. Cependant, certains y voient à tort une lueur d’espoir pour reprendre la relation, ce qui peut rendre la situation encore plus difficile à vivre et à accepter. C’est le cas de cette femme aujourd’hui divorcée. Au moment de la séparation, son ex-mari lui a proposé de rester encore pour vivre ensemble et pour que la séparation ne soit pas trop difficile, pour l’un comme pour l’autre. Tout au long de la vie commune, elle a nourri l’espoir que tout pourrait s’arranger, peu importe le temps que cela pourrait prendre. Mais très vite, son ex-mari a commencé à refaire sa vie, invitant régulièrement sa nouvelle compagne à venir à la maison. La cohabitation est alors devenue insoutenable et la séparation n’en a été que plus brutale.

Quand les enfants sont impliqués

La vie commune en attendant que le divorce soit prononcé est particulièrement déstabilisante, surtout pour les enfants. Cette mère de famille qui travaille aujourd’hui en tant que formatrice en a fait l’expérience. Dans l’attente de la décision du juge quant à ce qui adviendrait de leur appartement commun et de la garde des enfants, la cohabitation se déroulait dans une ambiance de guerre froide. Elle ne supportait plus le caractère et les habitudes de son mari et inversement, et ce dernier ne ratait aucune occasion de lui lancer des piques, prenant les enfants à témoin des critiques, notamment sur leur éducation et même sur les repas qu’elle leur préparait. Il leur offrait sans cesse des cadeaux et cédait au moindre de leurs caprices, en prenant soin de mentionner que leur maman leur aurait refusé ceci ou cela. Ils n’étaient plus seulement séparés, mais véritablement ennemis, ce qui n’a aidé en rien leurs enfants qui ont vécu dans une ambiance lourde et très peu conviviale.